Historique de la ville de Troyes

La ville de Troyes fut habitée dès la Préhistoire.

Troyes à l'époque gallo-romaine :

La vallée de la Seine a toujours été une grande voie de communication. Cependant, ce n'est que la construction de la grande voie de Lyon à Boulogne-sur-Mer, ou voie d'Agrippa (vers 22 ou 21 avant l'ère chrétienne) qui donna naissance à une ville du nom latin d'Augustobona. Orientée du sud-ouest au nord-est à travers la vallée, la route a imposé sa direction aux artères parallèles qui sont si caractéristiques à Troyes. C'est sur son alignement que, plus tard, se construisit la cathédrale, ainsi que toutes les églises qui s'orientèrent vers le nord-est et non vers l'est comme ailleurs. Il n'y avait pas alors à cet endroit de véritable ville. Les Tricasses y occupaient des groupes d'habitations éparses dans la vallée marécageuse. Au Ier siècle avant Jésus Christ, Troyes n'est encore qu'une agglomération localisée le long d'une voie romaine. Au IIIème siècle apparaît au centre un refuge qui sera l'oppidum de Troyes. Augustobona subit ensuite le sort commun à toutes les villes gallo-romaines : elle fut pillée et ravagée par les invasions barbares qui dévastèrent la Gaule à partir de la fin du second siècle. La ville se resserra alors dans la cité entre la Vienne et la Seine, et s'entoura d'une forte muraille construite, selon l'usage, avec les ruines des quartiers abandonnés. Ce rempart existait déjà en 356 quand l'empereur Julien traversa la région. C'est la "Cité" qui devait alors constituer la ville de Troyes durant plusieurs siècles (seize hectares environ). Tout le reste de la ville ancienne avait été abandonné et laissé à l'abandon. Vers 429, c'est sur ces terrains vagues que l'abbé de St Loup établit son abbaye. Cependant, malgré ses remparts, la ville ne put résister au flot des invasions normandes qui la ruinèrent complètement à la fin du IXème siècle.

Troyes à l'époque des Comtes et des Foires :

Aux Xème et XIème siècles, la ville sort à peine des murailles de la Cité. Le commerce est concentré le long de la rue de la Cité. Hors de la ville, de timides essais de faubourgs se risquent à peu de distance des murs, le long de la grande route : la croissance de Troyes est alors en marche et la prospérité des Foires de Champagne va donner à la ville son extension complète. Les marchands de toute l'Europe affluent en Champagne, devenue carrefour des grandes routes commerciales de la Flandre et de l'Italie. A Troyes, ces marchands vont s'établir sur les terrains qui bordent la route de Paris, de Sens et de Bourgogne, créant ainsi tout un quartier : le suburbium Trecassium. A cette époque, presque toutes les maisons sont en bois ; on rencontre quelquefois des celliers de pierre mais les maisons de pierre restent extrêmement rares. Les comtes de Champagne, issus de la famille de Blois firent de la ville de Troyes, par leur protection intelligente et largement généreuse, une province prospère. La ville perd sa valeur défensive (au XIIème siècle) et la formation de Troyes est alors achevée lorsque la lignée des comtes s'éteint et quand le comté est réuni à la couronne par suite du mariage de Jeanne de Navarre avec Philippe le Bel en 1285.

Troyes à l'époque royale :

Une fois la Champagne rattachée au domaine royal, ce fut le commencement de la décadence des foires qu'une ordonnance de Louis XII ne put réussir à relancer. Cependant, la décadence de ces foires et les désastres de la guerre de Cent ans n'influent pas sur l'étendue de la ville. Les remparts sont renforcés à diverses reprises et complètement reconstruits au début de XVIème siècle. A la fin du XVème et au début du XVIème siècle, Troyes connut une assez longue période de tranquillité.
Le commerce et l'industrie s'y développèrent et les arts y fleurirent. Cependant, ces jours de prospérité furent bouleversés par de dures épreuves : en 1518 une épidémie de peste entraîne de cruels ravages, et en 1524, un grand incendie ravage une partie de la ville, détruisant un tiers des maisons (environ 1500-1600 maisons) ainsi que des églises. Cet incendie eut une répercussion sur les modes de construction. On privilégie alors l'utilisation de la pierre ou du pan de bois recouvert d'enduit imitant la pierre. Par la suite, une autre cause de troubles éclata dans la ville : la Réforme. Pendant presque tout le reste du siècle, un antagonisme dressa catholiques contre protestants.

L'époque de la Révolution et du XIXème siècle :

Comme partout en France, la Révolution éclata à Troyes en 1789 : le Maire Claude-Huez est assassiné en raison d'une fausse accusation d'empoisonnement des farines. Deux ans plus tard, c'est la Terreur qui s'installe à Troyes. Toutefois une activité " urbanistique " subsiste : la nationalisation des biens du clergé et la suppression des établissements monastiques favorisèrent les changements topographiques. Parmi les édifices laïcisés, les uns devinrent des édifices publics, tandis que d'autres ont été entièrement détruits. Il faut ensuite attendre le XIXème siècle pour acquérir une certaine sécurité qui engendre un développement et un perfectionnement remarquables dans la grande industrie de la bonneterie, installée mécaniquement en 1745 dans les murs de Troyes. Le projet de canalisation de la Seine est repris par Napoléon et reçoit au début du XIXème siècle un commencement d'exécution qui influe considérablement sur la physionomie de la ville. L'enceinte disparut au XIXème siècle, mais était encore présente en 1814. Les portes devenues trop étroites pour la circulation grandissante furent démolies les unes après les autres. Vers la seconde moitié du XIXème siècle, la construction des chemins de fer entraîna de rapides changements dans l'aspect des villes. En 1847, un embarcadère est construit en dehors de la ville (à l'emplacement de l'Espace Argence actuel).

Quelques ouvrages disponibles en consultation à l'association:

DEGOIS, Robert, "Troyes, rue par rue", Troyes: Maison du Boulanger, 1998.
DUPRE, Patrick, "Troyes, pas à pas... guide du patrimoine", Troyes: Maison du Boulanger, 2004.
"Les Métamorphoses de Troyes" de La Vie en Champagne, Xavier de la Selle (dir. publication), Troyes: Association Champagne Historique, n°39, juillet/septembre 2004.
BERISE, Claude, "La Mémoire de Troyes II", Troyes: Maison du Boulanger, 1998
RIFFAUD-LONGUESPE, Philippe, "Troyes gallo-romain", Troyes: Musées d'Art et d'Histoire de Troyes, 2004.
CARRE, Gustave, "Histoire populaire de Troyes et du département de l'Aube", éditions du Bastion, 1983.
BESNIER, M., BIBOLET, F.... (coll.), "Aube: cadre naturel, histoire, art, littérature, langue, économie, traditions populaires", Paris: Bonneton, 1994.
BIBOLET, Françoise, ROUQUET, Chantal, BOISSEAu, Dominique et SAINT-MARS, Emmanuel, "Histoire de Troyes", Troyes: Maison du Boulanger, 1999.