Usine Poron
En 1858, la
société Poron Frères, fondée en 1852, installe un atelier de construction
mécanique rue des Bas Trévois, où elle construit sous licence des
machines de bonneterie.
En 1878, la société devient Poron frères, fils et Mortier. Elle
embrasse la filature, la fabrication, la teinture et l'apprêt de
la bonneterie de coton, ainsi qu'une fonderie de fer et la construction
des métiers destinés à l'industrie cotonnière.
Poron, société anonyme en 1898, est l'une des grandes firmes troyenne
de sous-vêtements et de bas. Après le rachat de l'entreprise Herbin
en 1965, elle récupère les marques Kangourou, Erby, Trimail, St
Hubert. Le développement de la marque Absorba (vêtements enfants),
achetée en 1965, incite l'entreprise à céder en 1972 ses ateliers
de confection des articles homme et femme, puis à se rebaptiser
Absorba en 1977. À la fin des années 1970, Poron achète Valisère
(lingerie) et Moniteur (vêtements de sports d¹hiver). La société
popularise de nombreuses marques : Jantzen, Rop, 3 pommes, Vêtements
a, Hélanca.
Elle emploie 2 000 personnes et dispose de nombreuses institutions
sociales. Au cours des années 1980, l'entreprise connaît des difficultés
liées au contexte économique général et à la mondialisation des
marchés. Elle revend Valisère et Moniteur en 1986-1987.
Au début des années 1990, la société et l'ensemble de ses filiales
étrangères sont rachetées par le groupe Zannier. Celui-ci abandonne
le site, acheté par la Ville de Troyes en 1993. Les bureaux accueillent
des organismes économiques, tandis que débute la démolition des
ateliers (1995).
En 1999, la moitié du site est acquise par un investisseur qui rase
les bâtiments.
En 2000-2001, il ouvre des salles de cinéma, trois restaurants et
un hôtel dont l'architecture reprend celle des bureaux disparus.
Ne subsistent de l'usine que les pavillons d'entrée, le socle d'une
cheminée et quelques pans de murs.
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Teinturerie
des Bas Trévois
En 1861, Augustin
Thévenot fait construire une filature de coton, puis une teinturerie
sur l'emplacement d'une ancienne pépinière et du moulin de Paresse.
Elles sont acquises par la famille Finet avant la Première Guerre
mondiale.
À partir de 1937, la teinturerie fonctionne sous la raison sociale
Teinturerie des Bas-Trévois (TBT). Elle change de propriétaire au
cours des années 1980, puis est acquise par la Ville de Troyes dans
les années 1990, sans que cesse l'exploitation. Celle-ci prend fin
en 2002.
De l'usine, rasée en 2004, ne subsistent que deux bâtiments.
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Desgrez
Gustave Groue
établit une petite usine de bonneterie peu après 1875. Mais c'est
la société Desgrez et Ruotte qui lui donne une grande extension
entre 1886 et 1890. L'établissement, exploité sous la raison sociale
SA Desgrez à partir de 1904 environ, est agrandi par la construction
de vastes bureaux rue Desguerrois, au milieu du XXe siècle. L'activité
cesse vers 1975. Magasins de commerce et petites activités industrielles
occupent alors les locaux.
Les bâtiments sont rasés en 2004 à l'exception de la cheminée.
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Rozon/Millerey
L'usine de
blanchiment Rozon et Cie est créée en 1865.
Le blanchisseur François Millerey l'acquiert en 1883 et l'agrandit
par une salle des machines, une chaufferie et une cheminée. Les
bâtiments de stockage sont situés sous le lanterneau. Un long bâtiment
à un étage et système d'abat-vent abrite un calandrage et une pièce
de séchage. La teinturerie appartient à la bonneterie Frafor de
1970 au début des années 1990.
Depuis 2005, elle est en cours de réhabilitation. Habitat et services
y sont programmés. Un bâtiment a été démoli, trois sont conservés,
un autre sera construit.
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Bellot
Dans la seconde
moitié du XIXe siècle, le site - alors constitué de deux usines
- est consacré à l'apprêt d'étoffes. Après la Première Guerre mondiale,
les deux constructions sont réunies par les frères Bellot qui y
ajoutent - une dizaine d'années plus tard - une usine de bonneterie,
édifiée par l'architecte Jacques Bauer. Ils sont rejoints dans l'exploitation
par Boudot-Lamotte. L'entreprise, qui possède une autre usine à
Châlons, produit de la lingerie, des pulls de marque Bel. L'activité
cesse vers 1975. Les ateliers abritent des commerces, puis un centre
médical.
Détruits, ils sont remplacés par un nouveau bâtiment. Les bureaux,
édifiés en 1946, ont été transformés en hôtel d'entreprises par
la Ville de Troyes.
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Blanchisserie
Localinge
La société
Zineck fait construire une usine de bonneterie peu après 1900 qui
est agrandie une trentaine d'années plus tard par la société Zineck
et Honnet. Cet établissement semble fermer ses portes vers 1960
et est actuellement occupé par un magasin de produits textiles,
une agence immobilière et un commerce de location de linge.
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Blanchisserie
du Cygne
Usine de blanchiment
établie par la famille Lamblin probablement dans la deuxième moitié
du XIXe siècle. Fernand Lamblin en est le propriétaire au début
du XXe siècle.
Depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu'à nos jours, l'activité
de blanchiment des étoffes à lieu sous la raison sociale blanchisserie
du Cygne.
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Usine Abit
Cette usine
de blanchiment très peu documentée, semble avoir été la propriété
de la famille Abit dans la deuxième moitié du XIXe siècle et au
début du XXe siècle. Vers 1930, cet établissement est intégré à
une usine de bonneterie par la SARL Simon, rue Charles Dutreix (actuellement
Valton). Elle en est séparée dans les années 1970 et cesse son activité
industrielle.
Les locaux sont actuellement occupés par des magasins de commerce
sous la raison sociale Coopérative Hermès.
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Sedis
L'actuelle
usine Sedis est la réunion des usines Delostal et Louis Nicot. L'usine
Delostal, dont la maison-mère se trouve rue Courtalon, est édifiée
en 1919. Elle produit des bas de fil et de soie en maille unie fine.
En 1951, elle est acquise par la Semas, filiale du groupe Peugeot.
L'usine Louis Nicot, édifiée à la fin des années 1940 à l'emplacement
d'une usine de blanchiment, cesse son activité de bonneterie vers
1965 et est reprise par la Sedis. Celle-ci, dernière entreprise
française de chaînes, produit pour l'automobile, la sidérurgie,
les escaliers mécaniques, la manutention.
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Filature
Poron
À partir de
1872, les frères Charles et Amand Poron édifient une filature de
coton cardé avec bobinage annexe et dépôt de matières premières
sur un vaste terrain acquis vers 1870. Elle est transformée en bonneterie
- annexe de la maison mère - dans le deuxième quart du XXè siècle.
L'usine comprend une salle des machines qui jouxte la cheminée portant
la date 1872, un séchoir élevé dont le mur pignon est percé d'une
baie en plein cintre, des ateliers.
La cessation d'activité a lieu vers 1975. Le site est ensuite occupé
par un centre de formation à la conduite, des entrepôts et diverses
petites activités.
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Usine Haillot
Vers 1863,
Adrien Haillot fait construire, 31 rue Charles Dutreix, une usine
de blanchiment. Gambey hérite de l'établissement vers 1871 et y
ajoute une usine de teinturerie vers 1885. La SA des Établissements
Gambey, créée vers 1930, paraît cesser son activité au moment de
la Seconde Guerre mondiale. Puis divers artisans occupent le site
sur lequel de nombreux bâtiments ont été rasés.
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Maison Henry
La maison Henry,
dressée au milieu d'un parc, est bâtie en briques - souvent disposées
en diaprures losangées - et en pierre utilisée en soubassement et
en décoration (encadrement des ouvertures, angles des façades, corniches,
colonnes...). Sa partie centrale, orientée nord-est/sud-ouest, comporte
deux étages et est couverte par une toiture d¹ardoise à deux pans
formant pignon sur les deux façades. Au nord-ouest et au sud-est,
elle est flanquée de deux parties identiques à un étage avec pignon
en façade coiffé d'une toiture ardoisée à deux pans. Sa façade sud-ouest
est ornée d'une statue de la Vierge.
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Filature
Koechlin/Jourdain/TMT
En 1877, la
filature de coton Weber et Cie est édifiée par la veuve de l'entrepreneur
mulhousien Alfred Koechlin et le manufacturier troyen Henri Weber.
Elle est exploitée, entre autres, par Antuszewicz frères, la SA
Filature du Vouldy, puis Jourdain et Cie.
En 1956, les Tricotages Mécaniques Troyens, fondés en 1941, quittent
le boulevard du 1er RAM pour s'installer rue Jean Nesmy où ils produisent
les articles de marque Mariner et Trois Matelots. TMT fait partie
depuis 1992 du groupe Armor-Lux, basé à Quimper, et fabrique les
articles de marque Guy de Bérac. Le site occupe 200 employés.
Jean-Louis
HUMBERT
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Photos:
Jean-Pascal Lemeunier
Bernard Delemontey
Jean-Louis Humbert
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